Et après ?

Publié le 29 Novembre 2010

« Je peux faire le malin, moi, avec ces histoires qui n’en sont pas, ces filles qui m’échappent, Inès que j’arrache à la mort à chaque fois, Sophie qui m’exaspère à vivre si loin, une ou deux autres aussi tu le sais bien, mais bon, rien d’important. Je me fais un peu rire quand je lui sors mes grands discours, comme quoi elle est typique, tout ça. Cela dit, ça l’a bien fait marrer, tu crois qu’elle le prend deux minutes au sérieux ? Rien du tout, enfin, elle a compris que c’était vraiment fini, mais les reproches, mes grands discours, ça lui passe au-dessus. Je la comprends, je joue le réfractaire mais je suis qu’un petit bourgeois névrosé. C’est pas parce que je vote pas socialiste que je peux me poser en grand rebelle de ma génération. Enfin, c’était pas si con ce que je lui ai dit, je crois même que c’était parfois juste, bien senti.

-Alors, c’est fini, vraiment ?

-Ouais, ça vaut mieux, faut que je reste un peu seul, j’ai des trucs à finir, j’ai pas mal de boulot. Il tire sur sa cigarette. Et toi, t’en es où ?

-Ça se passe bien, ça marche vraiment bien avec Julie, j’avais un peu peur quand on s’est installés ensemble, mais en fait c’est génial.

-Tant mieux.

-Tiens au fait, la semaine dernière j’ai croisé Marina, on a bu un café.

-Ah. Et elle va bien ?

-Ça avait l’air d’aller plutôt bien, oui.

-Faudrait peut-être que je l’appelle, prendre des nouvelles.

-C’est toi qui vois. »

Et là Auguste, il se sent vraiment con, il éteint sa cigarette et il finit son verre. Ça au moins, c’est fini.

Tu peux rentrer chez toi et lire des livres pour te donner de la contenance, mais au moins, dans le couloir du métro, quand tu passeras devant l’écran Samsung avec la pub qui défile, ne secoue pas la tête d’un air accablé, arrête toi et mets y un grand coup, éclate-le une bonne fois pour toute, tu te sentiras peut-être un peu moins pitoyable, t’auras fait quelque chose. Quelque chose de vrai.

Rédigé par Théo Auguste Marie

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article